Je
ne suis pas militante, j'ai du mal avec le mot "collectif", j'ai du mal
avec les argumentaires au service d'une cause, je cherche toujours la
faille, même quand le discours me plait, me touche, m'inspire.
J'admire
l'engagement , la provoc me fascine quand elle touche sa cible au
coeur, mais je vois toujours le retour de bâton en filigrane, la
possibilité d'une erreur.
L'erreur, la mienne, est de chercher la vérité.
Je voudrais comprendre, tout, et avoir l'argument ultime, celui qui met tout le monde d'accord, la pseudo raison universelle.
Sauf que ça n'existe pas.
Il y'a des gens qui pensent que, et d'autres qui pensent autrement.
Il n' y a pas de morale collective, d'éthique humaine universellement partagée.
Il y a ce que nous sommes, comment nous avons été éduqué(e)s, comment
nous nous sommes construit(e)s, ce que nous vivons, a un instant donné,
dans une société donnée.
Je n'ai jamais été militante, parce que pas concernée.
La souffrance dont vous parlez, je ne la connais pas.
Je n'ai pas ressenti la différence, je n'ai pas subi l'insulte : Je n'ai pas ressenti le doute, ni la honte.
Aimer quelqu'un ne m'a jamais paru subversif ou dangereux.
Je suis chanceuse.
je
suis lesbienne, ou bi, ou je ne sais pas, s'il faut donner un nom,
j'aime, je ne suis pas sûre que la sexualité ait quelque chose a voir la
dedans.
Je peux me définir comme faisant partie d'une génération, d'un pays, mais pas vraiment d'une race ou d'une sexualité.
Je ne comprends pas bien ce que ces notions auraient a voir au regard d'un tout.
Je
n'ai jamais été militante, parce que mes ami(e)s n'ont pas été
inquiets, ou déçus, ou virulents, quand je me suis surprise a leur dire
que mon amour, grand , fort, magnifique, comme toutes les premières
amours., était féminin.
Depuis ils m'ont accompagnée, soutenue, engueulée quand il le fallait, tout comme ils le font pour tous nos ami(e)s.
Je
n'ai jamais été militante, parce que mes parents, mes grands mères, ma
soeur, pourtant conservateurs, ont accueillis avec respect et amour ma
femme et mon enfant un Noël, il y a cinq ans.
Je suis parente d'un petit garçon, avec une femme, comment la société française m'appelle t elle ?
Je
ne suis pas militante parce que quand je vais chercher mon enfant a
l'école, quand nous parlons avec son institutrice de ses progrès, ses
excès, ses envies, je ne vois pas ce qui me différencie des autres.
Je
n'ai pas été militante jusqu'à maintenant parce que dans ma vie
quotidienne je n'ai rencontré personne qui m'ait fait part de ses
idéaux ou de sa foi.
j'ai
été confrontée á des gens de tout bord qui, sage femme, instit,
médecin, parents, amis, m'ont vue a l'oeuvre et n'ont pas théorisé sur
ma qualité sociale.
Je ne voudrais dire que ça.
Il n'y a pas de vérité.
Il y a la vie, telle qu'elle est.
Est
ce qu'on peut se rendre compte que nous sommes en train de nous battre
parce qu'une petite minorité demande le droit a une parentalité qu'on
assume deja, de fait ? Pourquoi le modèle hétérosexuel est il si ébranlé
par cette minorité silencieuse?
Je ne comprends pas.
Vous etes légions.
Nous sommes peu, mais nous sommes vivants.
Et nos enfants ne menacent pas les vôtre.
Ils ne sont ni déséquilibres, ni terroristes en puissance.
Je suis militante, aujourd'hui, parce que ce que j'entends, je lis, je vois , me remplis d'amertume, de doute, de haine.
Ainsi nous n'avons pas notre place parmi vous?
Nos enfants n'ont pas le choix que vous pensez donner aux vôtres, votre droiture, votre morale?
L'éducation
n'est pas une question de choix personnels, elle est, telle que je
tente de le faire pour mon fils, une question de respect, de libre
arbitre, de possibilité d´être, pour tous.
maintenant et surtout dans le futur.
Il
faut se battre contre ce qui entoure l'argument théorique, il est est
vide de sens, demandez a vos ami(e)s, si vous doutez, demandez leur
leur témoignage de vie.
Soutenez
nous, soyez présents, parce que nous sommes ensemble, et nous ne
voulons pas que la haine, la religion, ou le nationalisme nous dictent
le futur.
Cecile.R
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